J’ai rencontré Francis Winis lors du festival de BD de Rouans (44) en avril 2014. Outre son talent de dessinateur, j’ai découvert un homme très attachant.
Francis Winis, né en 1961, n’est pas dessinateur de bande dessinée depuis toujours.
Après avoir obtenu son diplôme d’Architecture Spatiale à Houston (USA), il a travaillé sur l’intérieur du module d’habitation de la Station Spatiale Internationale, puis sur les aménagements de la navette européenne Hermès pour Aérospatiale. Il occupera aussi diverses fonctions au sein du groupe jusqu’à devenir instructeur au Centre des Astronautes Européens en Allemagne, puis ensuite travaillera chez Airbus à Toulouse.
Passionné de dessin, il suit en parallèle les cours de l’Atelier BD (école de BD sur Internet fondée par Joseph Béhé).
Réalisant son rêve d’enfant, il est choisi pour dessiner le tome 53 de la série « Buck Danny », un monument de la bande dessinée franco-belge imaginé en 1947 par Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon.
Bonjour Francis,
Avant de faire de BD, vous avez eu une vie incroyablement riche dans le domaine de l’espace. Qu’avez-vous appris de vos expériences avec les astronautes ?
Beaucoup de modestie ! Le spatial ne pardonne pas la moindre erreur, et on a beau faire du mieux qu’on puisse, les forces de la nature nous dépassent !
Sur quoi avez-vous travaillé sur l’ISS ?
J’ai travaillé sur le programme ATV (Automated Transfer Vehicle) un véhicule logistique automatique en vol, mais habité une fois arrimé à la station. C’est le plus gros engin (lancé par Ariane 5) à s’y accrocher en dehors de la navette américaine, maintenant arrêtée. Je m’occupais des besoins des astronautes à bord pendant la conception, puis du manuel d’opération, et enfin j’ai enseigné aux astronautes à l’utiliser en tant qu’instructeur…
Philippe Charlier, le fils de Jean-Michel Charlier a dit en parlant de vous : « son dessin me bluffe complètement ». Peut-on dire que c’est grâce à son soutien que vous faites vos 1er pas dans la BD ?
Philippe est trop sympa ! Mais c’est effectivement grâce à son soutien sans faille que j’ai pu réaliser ce rêve d’enfance ! Je l’en remercie publiquement ici. Sans oublier Michèle Hubinon, la fille de Victor Hubinon, le créateur graphique.
Comment avez-vous rencontré Philippe Charlier ?
Je l’ai rencontré au premier salon de la BD aéronautique au Bourget, part l’entremise de Jean-Claude Laidin, le scénariste de Tanguy et Laverdure, les fameux chevaliers du ciel.
Pas trop dur de prendre la suite de Francis Bergèse ? La pression devait être énorme. Le dernier tome datait de 2008…
Succéder à un maître du dessin comme Francis Bergèse est une immense défi ! Je ne prétends pas lui arriver à la cheville ! Il a fallu que je m’approprie les personnages, j’ai encore à apprendre beaucoup !